Portrait de El Hadj Abdoulaye ibn Seydi Mouhamad Niass (Leona Niassene)

  • Leona Niassene

 

Fief de Mame Abdoulaye Niasse, père de Cheikh Ibrahim Niasse. El Hadj Abdoulaye ibn Seydi Mouhamad Niass, né le 2 octobre 1848 à Béli dans le Djolof au Sénégal, et rappellé à Dieu le 14 juin 1922 à Kaolack, est un maître soufi sénégalais spécialisé dans l'exégèse du Coran, un érudit appartenant à l'école de jurisprudence malikite et un grand calife de la confrérie Tijaniyya, fondateur de la branche Niassène de la Tijaniyya qui compte plus d'une centaine de millions de disciples à travers l'Afrique subsaharienne et le monde.





Portrait de El Hadj Abdoulaye ibn Seydi Mouhamad Niass (Leona Niassene)



À la date de 1890, El hadj Abdoulaye Niass décide de faire son pèlerinage à La Mecque, chose qui était très dure à l’époque ; ainsi il remonta le fleuve Gambie à sa source, parcouru les pays suivants : le Mali, le Burkina, le Niger, le Tchad pour arriver au Soudan (Port-Soudan) et de là-bas il traverse la mer rouge pour arriver à Yanbu, une ville côtière non loin de la Mecque, il débute alors son Hajj, et séjournera au Hedjaz pour ensuite visiter Médine et enfin il continue sa pérégrination en Égypte à Alexandrie et Le Caire où il obtint une très haute distinction de l'université al-Azhar, attestant de son érudition. 


Il devient la deuxième personnalité au Sénégal, après El Hadji Omar Tall, à avoir effectué le Hajj.

C’est en 1910 qu’El Hadj Abdoulaye entama, accompagné de son fils ainé et futur successeur Muhammad Al Khalifa Niasse, un voyage au Maroc à la zaouïa mère de Fès où ils furent accueillis chaleureusement par les dignitaires. Il n’existait en Sénégambie à cette époque que des Ijaza Mouhayat c’est-à-dire limité à un nombre précis de mouqadam (représentant), ce contexte s’avéra difficile face aux innombrables sollicitations dont El hadj Abdoulaye faisait part, alors il décida de se rendre à la source muni du désir d’avoir l’autorisation illimitée. 


C’est par l’intermédiaire d’une des sommités de la zaouïa en l’occurrence Seydi Araby al Mouheb qu’il parvint à satisfaire sa demande. C’est au seuil de sa porte que El Hadj Abdoulaye fut conduit par un mystérieux homme qui le trouva au mausolée du Cheikh Ahmed Tijani dans d’intenses invocations assis sous le pilier suprême. 


Leur rencontre entérina la totale satisfaction de ses supplications c’est ainsi qu’il a rapporté de précieux manuscrits contenant des arcanes et secrets indévoilables dont la permission pour le nom suprême (Ism’Allah al Adham), il lui fût aussi conféré l’Ijaza Itlaq : « consécration suprême dans la tarikha Tidjani » et il devient le premier en Sénégambie à cette époque à avoir eu ce grade.


Le Manuscrit Original du Jawâhiroul’ Ma’âni lui est octroyé par le calife Mouhamad al Bachir Tidjani en personne, ainsi que quatre perles du Chapelet de Cheikh Ahmed Tijani, quelques-uns de ses cheveux, des effets personnels appartenant au Fondateur de la Voie, et il recevra en tout un total de six Ijâzâte (Consécrations).


De retour au Sénégal, El hadj Abdoulaye Niass fît d’abord une halte à Thiès chez la famille Ndieguène avant de poursuivre vers Tivaouane, ce détour est expliqué par un engagement pris au Maroc pour remettre à l’érudit de Tivaouane, El Hadj Malick Sy, un des secrets de la Tijaniya que celui-ci avait requis par correspondance mais qui lui a été envoyé par messager verbal, ledit secret n’étant pas réinscriptible ainsi que l’Ijaza Itlaq. 


El hadj Abdoulaye séjournera en maître à Tivaouane où il fut l’hôte de son homologue et frère cadet, El Hadj Malick Sy, qui l’accueilli, pendant trois mois entre janvier et mars 1911, avec une très grande amabilité et hospitalité. En effet, c’est lui qui dirigeait les prières et le Wazifa, donnait les wirds et les demandes d’Ijaza, nouait les mariages, etc. En son honneur, Maodo rédigea un poème très élogieux. 


À part cela, El Hadj Malick intervint auprès des Autorités Coloniales pour le retour d’El Hadj Abdoulaye au Sénégal et engagea, à cet effet et à ses frais et charges, un avocat mulâtre dénommé Maître Carpot. Plus tard, quand El Hadj Abdoulaye prit congé de son hôte, ce dernier l’accompagna jusqu’à Gossas et lui recommanda de passer à la Commanderie du Cercle de Kaolack.


À l’injonction de William Merlaud-Ponty, gouverneur général à Saint-Louis, Brocard, le commandant du Cercle installe El Hadj Abdoulaye à quelques mètres du Centre-ville. À sa nouvelle terre à Kaolack il donna le nom de Léona Niassene  (ceci est licite aux Niassène).


En 1922, il dicte son dernier ouvrage : Al-Asrâr-Ar-Rabbâniyya fil-Haddi ’alâ Attarîqa Attijâniyya. Il y a lieu de noter ici que sa production littéraire était énorme, aussi bien dans les sciences islamiques que dans la pharmacopée surtout dans la médecine traditionnelle dont il était un expert confirmé.


Après avoir atteint le maqamat Qutbaniya al Oudhma (pôle de son époque), El Hadj Abdoulaye Niasse quitta ce monde terrestre, le mercredi 14 juin 1922 et fût inhumé dans sa zaouïa à Leona Niassene.


Enregistrer un commentaire

0 Commentaires