Portrait de Cheikh al-Saïdi al-Hadji Malick Sy (TIVAOUNE)

 

Cheikh al-Saïdi al-Hadji Malick ibn Ousmane ibn Demba ibn Chamseddine Sy (1855–1922) est un érudit appartenant à l'école de jurisprudence malikite et à l'école de théologie ash'arite, ainsi qu'un imam de la confrérie soufie tidjane, une voie spirituelle musulmane qu'il contribua largement à diffuser au Sénégal et en Afrique noire.




Fils de Sidy Ousmane Sy et de Sokhna Fatoumata Wade Wele, Malick Sy est né à Gaé (Gaaya en wolof) près de Dagana vers 1855. Sa date de naissance reste incertaine. 


Son père fit une partie de ses études en Mauritanie mais s'arrêta également à Gaé pour étudier un ouvrage auprès d'un érudit du nom de Malick Sow. Il y connut une veuve, Fatimata Wade dite Fawade Wélé et la prit comme épouse. Elle se signalait par sa sainteté et sa sollicitude envers les Talibés (élèves des écoles coraniques) de la contrée. Pour eux, elle était une véritable Ndeyi daara (parent d'élève).


Après avoir appris le coran qu'il mémorisa tôt, El Hadj Malick Sy sillonna le pays de long en large, d'Est en Ouest. Une quête obstinée qui dura vingt cinq longues années lui permit d'asseoir de solides connaissances dans tous les domaines des sciences religieuses.


Il alla à La Mecque pour la première fois en 1888. Il revient de la Mecque avec le titre de khalife de la Tidjaniya pour le Sénégal. Dans son travail d'initiation au tidjanisme auprès des Sénégalais, il fut beaucoup aidé par les groupements omariens, eux-mêmes tidjanes. El Hadj Malick Sy fit une propagande discrète, surtout centrée sur la diffusion de la confrérie dans les centres urbains, avec la construction de mosquées et de daaras – écoles d'enseignement islamique –, au Waalo, Cayor, Fouta, Djolof, Sine-Saloum.


En Afrique subsaharienne, Malick Sy a beaucoup contribué à la propagation de l'islam et de la confrérie soufie fondée par Ahmed Tijani. Fin lettré, il est l'auteur de plusieurs ouvrages dont Qilâsu thahab, « l'or décanté ».


Une fois à Tivaouane, il œuvra pour la célébration du Maouloud parmi les musulmans du pays – où on l'appelle Gamou -, à tel point qu'au Sénégal cette fête musulmane célébrant la naissance du prophète Mouhamed (PSL) est surtout associée aux tidjanes.


El Hadj Malick Sy s'éteignit le 27 juin 1922 à Tivaouane où il fut inhumé. Son mausolée fait l'objet de nombreuses visites, appelées ziar, de la part des nombreux disciples venus s'y ressourcer, surtout en période de Gamou où la ville de Tivaouane connaît une très forte affluence.

La succession de Malick Sy à la tête de la tariqa tidjane est assurée par son deuxième fils Seydi Ababacar Sy pour le khalifat général des tidjanes de 1922 à 1957 plus précisément un lundi 25 mars. 


L'avenue Malick Sy, qui perpétue sa mémoire à Dakar, est une grande artère transversale qui marque la limite entre la Médina et le quartier de Dakar-Plateau situé au sud de la capitale. Un lycée de Thiès porte également son nom.




Enregistrer un commentaire

0 Commentaires